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L’haltérophilie, un sport qui permet de briller à peu de frais aux Jeux paralympiques

Une statue de 10 mètres de haut en l’honneur d’un « héros » des Jeux paralympiques à l’entrée de sa ville natale ? Si un tel hommage reste difficilement imaginable en France, ce n’est pas le cas en Iran. Depuis 2020, un buste géant de Siamand Rahman, double champion paralympique d’haltérophilie – de développé couché plus précisément – est installé à Oshnaviyeh, une agglomération du nord-ouest du pays.
Mort d’une crise cardiaque le 1er mars 2020, à l’âge de 31 ans, celui qui avait été médaillé d’or aux Jeux de Londres en 2012 et de Rio en 2016 demeure une icône dans la République islamique. « L’athlète paralympique le plus fort du monde », comme il a été surnommé, reste à ce jour le seul à avoir soulevé une barre de plus de 300 kg.
« En Iran, où il existe un culte des hommes forts, la notoriété de Siamand Rahman, qui avait perdu l’usage de ses jambes à cause de la poliomyélite, peut être comparée à celle d’un Teddy Riner en France, et elle perdure », souligne Alexis Querou, responsable de la performance du développé couché à la Fédération française handisport (FFH).
La République islamique n’est pas le seul pays où l’haltérophilie fait figure de discipline phare en matière de handisport. Un certain nombre de nations, notamment en vue de leur participation aux Jeux paralympiques, « concentrent leurs efforts sur quelques disciplines individuelles, comme le développé couché, où elles sont presque sûres de décrocher des médailles », observe Mehdi Ourizat, l’entraîneur de l’équipe de France paralympique d’haltérophilie.
Ainsi, pour l’Egypte, le rendez-vous parisien va véritablement débuter mercredi 4 septembre avec les compétitions de développé couché. Si ce pays est présent dans une dizaine de sports différents à Paris, il compte pour une bonne part sur ses haltérophiles (treize engagés dont six femmes) pour ne pas repartir bredouille. Depuis Séoul 1988, ces derniers se sont toujours invités sur le podium des Jeux paralympiques, en voulait même pour preuve Emad Ramadan, le président de la délégation égyptienne, au journal Al-Ahram Weekly.
Cette stratégie vaut aussi pour le Nigeria, dont les représentants sont alignés sur quatre disciplines seulement (haltérophilie, tennis de table, badminton, lancer du poids) et dont les espoirs de récompenses reposent principalement sur le développé couché : huit haltérophiles, dont sept femmes, prendront part aux épreuves. A Rio, en 2016, les Nigérians avaient obtenu six de leurs huit médailles d’or en soulevant de la fonte.
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